Description
pp. 100-102
D'or à la fasce échiquetée d'argent et de gueles, au lion naissant de gueules armé et lampassé d'azur mouvant de la fasce.
ERARD de la MARCK
(1506-1538) (= période de règne)
Né à Sedan, le 31 mai 1472, de Robert de la Marck, Sire de Sedan, et d'Anne de Vinebourg.
Chanoine de Saint-Lambert, en 1500. Elu à l'unanimité le 30 décembre 1505 et sacré, le 2 mai suivant.
Héritier d'une turbulente famille, dont deux membres avaient occupé le trône épiscopal de Liège, et dont les ancêtres immédiats avaient répandu la terreur, pendant plusieurs années, dans la principauté, Erard de la Marck se révéla bientôt un administrateur actif et un diplomate habile.
Il jouit d'une immense fortune, qui provenait de spéculations heureuses, de prêts d'argent à gros intérêts et des revenus de multiples apanages: évêché de Chartres, archevêché de Valence, cardinalat, abbayes, prébendes, pensions. Il fit, des ses énormes ressources, un emploi des plus judicieux pour le bonheur de ses sujets, à qui il assura la paix pendant toute la durée de son règne, en contractant une alliance, purement défensive, avec Charles-Quint, à Saint-Trond, le 27 avril 1518, rompant ainsi avec la politique traditionelle de neutralité liégeoise, que le roi de France, Charles VIII et l'empereur d'Allemagne, Frédéric III, avaient formellement reconnue par des actes des 8 juillet et 8 août 1492.
L'empereur Maximilien le récompensa en augmentant les privilèges de la nation liégeoise, et son petifils, Charles-Quint, le fit élever à la dignité cardinalice, le 9 août 1521. De son côté, Erard seconda les vues de l'empereur en s'opposant à l'introduction du protestantisme dans ses Etats. (Edits de 1532, 1533, 1534.)
Il remit de l'ordre dans les finances publiques, donna un grand essor à l'armurerie et à l'industrie charbonnière, jeta les fondations du magnifique palais de la place Saint-Lambert, permit, par ses largesses, l'achèvement des deux collègiales: Saint-Martin et Saint-Paul, réédifia l'abbatiale de Saint-Jacques, et il protégea les écrivains et les artistes. Il conduisit son clergé, d'une main ferme, qui devint très lourde quand elle s'abattit sur les hérétiques.
Il abolit deux organismes devenus surannés: le Tribunal des XXII et le Tribunal de l'Anneau du Palais. Il para la cathédrale Saint-Lambert, d'ornements somptueux; il institua une cour supérieure de justice, le Conseil ordinaire, et il créa les Etats reviseurs des XXII.
C'est avec raison qu'on l'a surnommé le Notger de la Renaissance.
Il mourut le 16 février 1538 et fut inhumé dans un magnifique tombeau, qu'il avait fait construire quelques années devant sa mort, afin de se la rendre plus présente.
Sa devise était: Votis decipumir. Tempore fallimur. Omnes mors ridet curas. Anxia vita. Nihil! (Nous sommes trompés par les voeux. Le temps nous fait défaut. La mort se rit de toutes les précautions. La vie est angoisse. Rien!)